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La Fédération des Chambres de Commerce et d’Industrie de l’Afrique de l’Ouest (FEWACCI) a été créé dans les années 1970. Elle est une plateforme consultative regroupant le secteur privé ouest-africain. La Fédération chapeaute les Chambres Nationales de Commerce et d’Industrie de la région et joue un rôle clé dans l’intégration économique régionale, notamment depuis la création de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) en 1975. Dotée du statut d’observateur aux réunions statutaires de la CEDEAO et de l’Union Africaine, la FEWACCI a pour mandat d’organiser des dialogues public-privé et de mobiliser le secteur privé autour de projets régionaux stratégiques.
Monsieur Aminou Kolawole Akadiri, vous êtes le Directeur Exécutif de la FEWACCI et vous siégez également à la table de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO). Comment est-ce que la FEWACCI influence le développement du secteur privé en Afrique de l’Ouest ?
La Fédération promeut l’intégration économique régionale en facilitant le commerce, les investissements transfrontaliers et l’accès aux marchés. Elle met en relation les acteurs économiques, favorise les partenariats au-delà des frontières africaines et sert de porte-voix au secteur privé pour influencer les politiques de la CEDEAO. Elle est un acteur essentiel pour le développement économique de l’Afrique de l’Ouest, soutenant la transformation digitale, renforçant les échanges commerciaux et promouvant un environnement favorable aux investissements.
Vous nous avez fait part de l’engouement de la région dans le segment du commerce électronique. D’après vous quels seraient les opportunités que ce développement pourrait engendrer pour des acteurs économiques et des exportateurs de services tels que Maurice ?
En effet, le commerce électronique en Afrique de l’Ouest est en pleine expansion, propulsé par une population jeune, une connectivité croissante et des innovations financières. La Banque mondiale estime que le marché du e-commerce en Afrique subsaharienne a atteint 16,5 milliards de dollars en 2023, avec une croissance annuelle moyennant les 20 %. Toutefois, il reste des défis auxquels il faut faire face, mais certaines tendances se dessinent et plusieurs mesures ont été mise en place pour soutenir la continuité et l’expansion de ce secteur.
Au niveau de la FEWACCI par exemple, nous jouons un rôle de facilitateur en encourageant la transition digitale des entreprises et en promouvant l’économie numérique au sein du secteur privé en général car nous considérons la transformation digitale comme étant un levier stratégique pour accélérer et renforcer la compétitivité des entreprises.
Il faut également mentionner que l’expansion de l’internet mobile, l’émergence de start-ups technologiques et l’adoption croissante des solutions de paiement électronique a beaucoup soutenu cette transition. Notamment, l’inclusion financière a constitué une avancée majeure, avec le développement du mobile money et des fintechs qui ont permis a énormément de personnes d’accéder à des services financiers adaptés aux populations non bancarisées. Par ailleurs, l’essor du commerce électronique a facilité l’accès à de nouveaux marchés pour les PMEs et les entrepreneurs, leur offrant visibilité et opportunités de croissance inédites. La modernisation des services publics grâce à la dématérialisation améliore l’efficacité et la transparence de la gouvernance. Cependant, les entreprises ouest-africaines font face à plusieurs obstacles majeurs dans leur transition digitale, notamment le manque d’infrastructure numérique constitue un frein important, l’accès à l’internet de qualité restent limité dans certaines zones rurales. Donc, sur ses axes, il y a des opportunités de collaboration.
Un autre défi majeur qui freine l’expansion du commerce en ligne en Afrique de l’Ouest concerne la logistique. Selon la Banque mondiale, seulement 30 % des routes de la région sont pavées, rendant les livraisons particulièrement difficiles, notamment dans les zones rurales où l’accessibilité reste limitée. La confiance des consommateurs constitue également un enjeu majeur. Une étude de l’OCDE révèle que 70 % des consommateurs ouest-africains privilégient encore le paiement à la livraison (cash on delivery), principalement par crainte des fraudes en ligne. Cette préférence freine l’adoption des paiements numériques et limite l’essor du commerce électronique sécurisé. Sur le plan de la régulation, la CNUCED souligne que seulement 40 % des pays d’Afrique de l’Ouest disposent d’un cadre légal spécifique pour encadrer le commerce électronique. Cette absence d’harmonisation réglementaire entrave la croissance du secteur et pose des défis en matière de protection des consommateurs et de facilitation des transactions transfrontalières. Ainsi, l’amélioration des infrastructures, le renforcement de la confiance des consommateurs et l’élaboration de cadres réglementaires adaptés sont essentiels pour favoriser l’essor du commerce en ligne dans la région. Ce défi représente un autre axe de collaboration.
Malgré tout, il est important de citer les success stories de la région, tel que Jumia, souvent surnommée l’Amazon de l’Afrique, qui s’impose comme un acteur majeur. Présente dans plusieurs pays de la région, dont le Nigeria, la Côte d’Ivoire et le Sénégal, elle a enregistré plus de 10 millions d’utilisateurs actifs en 2023, témoignant de son impact croissant sur le marché. D’autres plateformes nigérianes, comme Konga, connaissent également une forte expansion. En 2023, Konga a réalisé un chiffre d’affaires de 200 millions de dollars, confirmant son importance dans l’écosystème du e-commerce régional. Parallèlement, des start-ups locales émergent et dynamisent le secteur. Parmi elles, Afrikrea, une entreprise ivoirienne spécialisée dans la mode africaine, offre une vitrine aux créateurs du continent. De son côté, Sendy, une start-up axée sur la logistique, facilite les échanges et optimise la chaîne d’approvisionnement pour les acteurs du commerce en ligne. Ces plateformes, qu’elles soient internationales ou locales, participent activement à la transformation numérique et à la modernisation des échanges commerciaux en Afrique de l’Ouest.
En sommes, tous les défis auxquels nous faisons fasses sont des opportunités pour les investisseurs et les exportateurs de services.
Dans le secteur de l’économie numérique en général, selon vous, quels seraient les axes de collaborations entre l’Ile Maurice et L’Afrique de l’Ouest ?
Le rapport de l’UNCTAD de 2019 sur l’économie numérique soulignait le risque que l’Afrique devienne une fois de plus le grand perdant de l’économie digitale. En raison de sa large démographie et de la croissance exponentielle de ses données numériques, le continent pourrait voir ses ressources informationnelles exploitées par des acteurs étrangers sans contrepartie équitable. Ce phénomène rappelle l’exploitation historique des ressources naturelles africaines, où les matières premières étaient exportées à bas prix avant d’être transformées et revendues à un coût élevé. Ce scénario numérique pourrait freiner le développement technologique local et renforcer la dépendance du continent vis-à-vis des puissances économiques dominantes.
Pour éviter une telle situation, le secteur privé africain peuvent conjointement jouer un rôle de moteur continentale en investissant dans les infrastructures numériques locales, en facilitant la formation de talents, et le développement de solutions technologiques adaptées aux besoins du marché régional. La création de data centers en Afrique permettrait de garantir que les données générées sur le continent restent sous son contrôle, limitant ainsi l’exploitation non régulée par des entreprises étrangères. Par ailleurs, la promotion d’écosystèmes de start-ups et d’initiatives d’open innovation peut favoriser l’émergence de champions technologiques africains capables de transformer ces données en services à forte valeur ajoutée. Une collaboration entre les gouvernements et le secteur privé est également essentielle pour mettre en place un cadre réglementaire clair et des politiques de protection des données adaptées à la souveraineté numérique africaine. En combinant nos efforts, l’Afrique pourra non seulement protéger ses ressources numériques, mais aussi créer une économie digitale autonome et compétitive.
L’Ile Maurice et l’Afrique de l’Ouest pourrait collaborer sur certaines de ces thématiques dans le but d’en faire des business cases pour les acteurs économiques du secteur privé qui évoluent dans le secteur de la technologie numérique. Cela va dans le sens de la création de valeur ajoutée et va renvoyer un signal fort des opérateurs du continent, qu’ils veulent leur place dans l’économie digital mondiale.
Et à votre avis, comment cette dynamique pourrait s’articuler et être mise en place ?
L’île Maurice s’est imposée comme un hub technologique en Afrique, avec un secteur des TIC en pleine expansion. Grâce à son expertise en développement de logiciels, en cybersécurité et en services numériques, Maurice est bien positionné pour renforcer sa présence en Afrique de l’Ouest. Cette collaboration pourrait s’articuler autour de plusieurs axes stratégiques, notamment les plus évidents seraient
que les entreprises mauriciennes puissent jouer un rôle clé dans le transfert de compétences et de technologies en nouant des partenariats avec des entreprises ouest-africaines. Cela pourrait inclure des programmes de formation conjoints, le partage de solutions numériques adaptées aux besoins locaux et la mise en place d’incubateurs technologiques pour soutenir les start-ups ouest-africaines. Ensuite, le développement d’infrastructures numériques communes, telles que des data centers et des plateformes cloud régionales, permettrait d’améliorer l’autonomie technologique du continent et de réduire la dépendance aux solutions étrangères. Enfin, la coopération entre Maurice et les pays de l’Afrique de l’Ouest pourrait être renforcée par des accords bilatéraux favorisant l’échange de bonnes pratiques et la mise en œuvre de réglementations harmonisées en matière de protection des données et de commerce numérique.
Je reprends l’exemple du commerce en ligne. Les initiatives régionales ont joué un rôle clé dans le développement du commerce électronique en Afrique de l’Ouest, en favorisant une meilleure harmonisation des régulations et un environnement plus propice aux transactions en ligne. La CEDEAO (Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest) a lancé en 2022 un plan d’action pour le commerce électronique, visant à harmoniser les cadres réglementaires, renforcer la cybersécurité et promouvoir les paiements numériques et parmi les mesures phares figure la création d’une zone de libre-échange numérique, destinée à faciliter les échanges transfrontaliers et à stimuler l’intégration régionale du e-commerce. De son côté, l’UEMOA (Union économique et monétaire ouest-africaine) a mis en place un cadre spécifique pour encourager le développement des fintechs et des solutions de paiement mobile. En 2023, l’organisation a lancé un fonds de 50 millions de dollars pour soutenir les start-ups du commerce en ligne, soulignant ainsi son engagement en faveur de l’innovation et de l’entrepreneuriat numérique. À l’échelle continentale, l’Union africaine a adopté en 2020 la Stratégie de transformation numérique pour l’Afrique (2020-2030). Cette initiative vise à accroître la connectivité, renforcer les compétences numériques et soutenir les entreprises en ligne. Un volet spécifique est consacré au commerce électronique, avec un objectif ambitieux : doubler la part du e-commerce dans le PIB africain d’ici 2030.
De ce fait, les bases sont bien la! Il nous faut simplement unifier le tout pour en faire un véritable moteur de croissance continentale.
La transformation digitale impacte pratiquement tous les secteurs économiques. Dans ce cas de figure, quelles seraient les autres opportunités à explorer entre Maurice et l’Afrique de l’Ouest ?
Au-delà des initiatives mentionnées, d’autres opportunités de collaboration entre Maurice et l’Afrique de l’Ouest seraient vraiment dans le domaine de la cybersécurité qui monte en importance et représente un domaine clé, où les entreprises mauriciennes, fortes de leur expertise, peuvent aider les institutions ouest-africaines à renforcer leurs systèmes de protection contre les cyberattaques. Ou encore, la création de pôles d’innovation technologique conjoints favoriserait l’émergence de solutions adaptées aux réalités africaines, notamment dans les secteurs de l’agriculture intelligente, de la santé numérique et des smart cities.
Par ailleurs, le développement d’un cadre de coopération en matière de réglementation du numérique permettrait d’harmoniser les standards et de faciliter l’interopérabilité des systèmes entre les deux régions. Enfin, l’essor de l’intelligence artificielle et de l’Internet des objets (IoT) offre des perspectives de collaboration pour le développement d’applications adaptées aux défis locaux, allant de la gestion des ressources naturelles à l’optimisation des services logistiques.
Le secteur agroalimentaire représente une opportunité majeure. Je cite l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), qui souligne que le développement du e-commerce agricole pourrait générer jusqu’à 10 milliards de dollars de revenus supplémentaires dans la région d’ici 2025. Cette transformation permettrait aux producteurs locaux d’accéder à de nouveaux marchés et d’optimiser la distribution des denrées alimentaires. La mode et l’artisanat connaissent également un essor important grâce aux plateformes spécialisées. Par exemple, Afrikrea a permis à plus de 10 000 artisans de vendre leurs créations à l’international, ouvrant ainsi des perspectives de croissance aux entrepreneurs du secteur et valorisant le savoir-faire local à une échelle mondiale. Au-delà des opportunités économiques, le commerce électronique a un impact social significatif. D’ailleurs, selon l’Organisation internationale du travail (OIT), l’essor du e-commerce pourrait créer plus de 3 millions d’emplois en Afrique de l’Ouest d’ici 2030, contribuant ainsi à la réduction du chômage et à l’inclusion économique de nombreuses populations.
Ces axes sont des opportunités en veille et représentent des besoins concrets en solutions numérique innovantes pour les besoins du continent, de préférence à être développer par les opérateurs économiques et talents Africains. Je vous cite quelques exemples en l’Afrique de l’Ouest :
Imaginez ce que nous pourrions accomplir avec davantage de collaboration et en surmontant les défis que nous avons abordés !
Au niveau de la Fédération des Chambres de Commerce et d’Industrie de l’Afrique de l’Ouest (FEWACCI) et les Chambres de Commerce et d’Industrie (CCI) Nationales nous jouons notre rôle de facilitateur conformément à notre missions et mandats. Nous agissons comme catalyseurs pour accélérer la transformation digitale des entreprises ouest-africaines à travers le dialogue et l’exploration d’opportunité avec différents acteurs notamment avec l’Ile Maurice également. En alignant nos efforts au travers des initiatives régionales et continentales, nous jouons tous un rôle déterminant dans la création d’un écosystème numérique robuste et inclusif pour le continent et pour la consolidation d’un secteur privé Africain robuste. Dans l’immédiat l’avenir du e-commerce en Afrique de l’Ouest est prometteur, et avec le soutien actif des institutions, il pourrait bien devenir un modèle pour le reste du continent.